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Le shilajit, cette résine millénaire issue des montagnes, est de plus en plus populaire pour ses prétendus bienfaits sur la santé. Souvent présenté comme un « panacée » par la médecine ayurvédique et certains influenceurs, il est important de ne pas occulter les dangers potentiels et les précautions nécessaires avant d’envisager sa consommation. Si le shilajit de haute qualité, purifié et correctement utilisé, peut être bénéfique pour certains, les risques associés à des produits de moindre qualité ou à une utilisation inappropriée sont réels.

Qu’est-ce que le shilajit ? (rappel rapide)

Le shilajit est une substance organo-minérale complexe, de couleur foncée, qui s’écoule des roches dans certaines chaînes de montagnes, notamment l’Himalaya. Il est riche en acide fulvique et contient de nombreux minéraux. C’est sa composition unique qui lui confère ses propriétés, mais c’est aussi de là que peuvent provenir certains risques si le produit n’est pas correctement traité et purifié.

Les principaux dangers liés à un shilajit de mauvaise qualité

C’est ici que résident les risques les plus significatifs. Le marché du shilajit étant en pleine expansion, les produits de mauvaise qualité et les contrefaçons abondent.

  • Contamination par les métaux lourds (plomb, arsenic, mercure) Le shilajit brut, non purifié, peut naturellement contenir des niveaux élevés de métaux lourds toxiques. L’ingestion de ces métaux, même à faibles doses sur une période prolongée, peut entraîner de graves problèmes de santé : troubles neurologiques, problèmes rénaux, hépatiques, et un risque accru de certains cancers. Des études ont montré que de nombreux échantillons de shilajit commercialisés, notamment en Inde, présentaient des concentrations de plomb ou d’arsenic supérieures aux normes de sécurité.

  • Présence de contaminants organiques ou microbiens Outre les métaux lourds, le shilajit non traité peut être contaminé par des mycotoxines (produites par des champignons), des bactéries pathogènes ou d’autres impuretés organiques nuisibles à la santé.

  • Adultération et faux shilajit Certains produits vendus comme du shilajit peuvent être coupés avec d’autres substances (comme l’Ozokérite, un type de cire minérale) ou ne contenir que très peu, voire pas du tout, de shilajit authentique. Ces produits frelatés n’auront pas les effets escomptés et pourraient même être dangereux.

Effets secondaires possibles même avec un shilajit de qualité

Même un shilajit purifié et de bonne qualité peut entraîner des effets secondaires chez certaines personnes ou dans certaines situations :

  • Réactions allergiques Bien que rares, des réactions allergiques (démangeaisons, éruptions cutanées, difficultés respiratoires) sont possibles. Il est conseillé de commencer par une très petite dose pour tester sa sensibilité.

  • Troubles digestifs initiaux Certains utilisateurs rapportent des nausées, des douleurs abdominales ou de la diarrhée, surtout au début de la supplémentation ou avec des doses trop élevées.

  • Augmentation de l’acide urique Le shilajit peut augmenter les niveaux d’acide urique dans le corps. Il est donc déconseillé aux personnes souffrant de goutte ou ayant des antécédents d’hyperuricémie.

  • Effet sur la tension artérielle Le shilajit pourrait influencer la tension artérielle. Les personnes sous traitement antihypertenseur ou hypotenseur doivent être particulièrement prudentes et consulter leur médecin.

  • Interactions médicamenteuses Le shilajit peut interagir avec certains médicaments, notamment les anticoagulants, les médicaments pour le diabète (risque d’hypoglycémie si l’effet s’additionne), les immunosuppresseurs, et ceux affectant la tension artérielle. Un avis médical est indispensable en cas de traitement médicamenteux. Certaines sources évoquent également des interactions potentielles avec les médicaments affectant la thyroïde.

Contre-indications spécifiques du shilajit

Certaines populations devraient éviter la consommation de shilajit :

  • Grossesse et allaitement Par manque de données suffisantes sur son innocuité, le shilajit est déconseillé aux femmes enceintes ou allaitantes. Les contaminants potentiels pourraient être nocifs pour le fœtus ou le nourrisson.

  • Certaines conditions médicales préexistantes Outre la goutte, les personnes atteintes d’hémochromatose (excès de fer), de thalassémie ou de la maladie de Wilson doivent éviter le shilajit en raison de sa teneur en minéraux, notamment en fer. Les personnes souffrant de maladies auto-immunes devraient également être prudentes, car le shilajit pourrait théoriquement stimuler le système immunitaire.

  • Enfants La consommation de shilajit n’est généralement pas recommandée pour les enfants, faute de recherches suffisantes sur cette population.

Comment minimiser les risques liés au shilajit ?

La prudence est de mise pour une consommation sécuritaire :

  1. Choisir une source fiable et un produit testé C’est le point le plus crucial. Achetez auprès de marques réputées qui fournissent des certificats d’analyse (CoA) d’un laboratoire tiers indépendant. Ces certificats doivent attester de la pureté du produit, notamment l’absence de métaux lourds et d’autres contaminants, ainsi que sa teneur en acide fulvique. Méfiez-vous des prix anormalement bas.

  2. Commencer par de faibles doses Débutez avec la plus petite dose recommandée pour observer la réaction de votre corps avant d’augmenter progressivement si besoin.

  3. Être attentif aux réactions de son corps En cas d’apparition d’effets indésirables (troubles digestifs persistants, réactions cutanées, etc.), cessez la prise et consultez un professionnel de santé.

  4. Consulter un professionnel de santé Avant de commencer toute supplémentation en shilajit, et particulièrement si vous avez des conditions médicales préexistantes ou si vous prenez des médicaments, demandez l’avis de votre médecin ou d’un pharmacien.

Conclusion : une consommation éclairée pour plus de sécurité contre les dangers du shilajit

Si le shilajit intrigue par ses propriétés traditionnelles, il est impératif d’aborder sa consommation avec une grande prudence et une information complète. Les dangers, notamment ceux liés à la contamination par des métaux lourds dans les produits de mauvaise qualité, ne doivent pas être sous-estimés. En privilégiant des produits purs, testés, et en respectant les précautions d’usage et les avis médicaux, il est possible de minimiser les risques. La clé réside dans une démarche responsable et éclairée pour s’assurer que ce « don des montagnes » ne se transforme pas en source de problèmes de santé

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